Jacques Vapillon ®
« Incontestablement, c'est l'étape la plus intéressante : elle doit offrir une succession de conditions de vents différentes avec beaucoup de zones de transition qui seront autant de contextes favorables à de nombreux rebondissements », explique Jean Maurel, directeur de course. Sur le papier, l'étape se divise en quatre phases : une navigation dans des conditions de petits temps pour laisser la Méditerranée dans les sillages, le passage du célèbre détroit de Gibraltar, une remontée au près le long des côtes portugaises, avant de rejoindre l'incontournable golfe de Gascogne aux multiples visages.
Fastnet or not Fastnet ?
Y aura-t-il alors un fort coup de vent de sud-ouest qui propulserait la flotte sur le mode d'une chevauchée fantastique vers les côtes bretonnes, ou plutôt une belle dorsale anticyclonique calée sur la route favorisant le remue-méninges et les grandes réflexions stratégiques dans les cockpits ? Il est bien sûr encore trop tôt pour savoir à quelle sauce météo les équipages vont être servis après le passage du cap Finisterre, et tirer des plans sur la comète de cette dernière étape dont le tracé évoluera pour s'adapter aux conditions rencontrées dans le vif du sujet.
Sur le parcours de 1 900 milles de ce grand tour de l'Europe, les bateaux doivent en effet « pousser » jusqu'en Manche et en Mer Celtique pour aller virer le célèbre phare du Fastnet. Mais la direction de course se réserve bien sûr la possibilité de raccourcir l'étape au regard de la progression de la flotte attendue le mercredi 23 septembre à Brest et des évolutions des conditions. Il ne sera évidemment pas question de maintenir le passage du rocher mythique si du gros temps sévit sous de telles latitudes hauturières. Dans ce cas de figure, les équipages rallieront directement la rade de Brest, port d'arrivée de ce grand tour de l'Europe.
Le 3ème acte : la bataille de l'Atlantique
Voilà pour le décor de cette ultime étape. Il est la hauteur des enjeux et du scénario qui se trament à l'horizon de cette « der des ders » pour les six acteurs sur les rangs et les trois têtes d'affiche que la Méditerranée n'a pas encore départagées. Les vainqueurs des deux premières étapes, 1876 et Groupe Bel, et le « deux fois deuxième », Foncia, toujours présents aux avant-postes, se tiennent solidement au classement général.
Même topo du côté de leurs poursuivants immédiats en nombre de points et à égalité : Paprec-Virbac 2 (Jean-Pierre Dick) et Veolia Environnement (Roland Jourdain), qui auront à cœur de briller sur les eaux océaniques. Sans compter que ces deux-là, tout comme DCNS (Marc Thiercelin), qui paye cher son déficit de potentiel dans le tout petit temps, comptent bien enfin lâcher les chevaux et se laisser aller aux plaisirs de la glisse. Aucun ne fait mystère de son désir de faire parler l'écume dans des conditions de vent plus musclées. En tout cas, l'intrigue fonctionne et promet de ne pas faire mentir le suspense allant crescendo à mesure que les équipages gagneront dans le nord et se rapprocheront de la ligne d'arrivée.
Le troisième acte de l'Istanbul Europa Race est bientôt lancé et une certitude l'emporte déjà : la bataille de l'Atlantique aura bien lieu !
Ils ont dit
Guillermo Altadill - 1876 :
« Il va falloir bien négocier la sortie de la Méditerranée par Gibraltar, et ensuite on va pouvoir vivre une vraie régate océanique dans des conditions qui doivent me permettre de tester le bateau. J'ai navigué dans l'Atlantique avec 1876 quand nous l'avons convoyé de la Trinité-sur-Mer vers Barcelone : 1000 milles environ, mais il s'agissait seulement de la prise en main. La semaine prochaine, nous allons pouvoir mettre la pression sur le matériel. Si on casse, on casse, mais j'ai besoin de voir. »
Roland Jourdain – Veolia Environnement :
« Il faut quand même se méfier au cours de cette escale en Catalogne de ne pas baisser le rythme. Une partie de l'équipage travaille le bateau, Jean-Luc Nélias le fichier météo et moi, je cogite ! Disons, je gère la boutique. Cette escale est la bienvenue parce que le rythme est soutenu depuis Istanbul. Pour ma part, j'ai atteint ma limite de soleil et je suis content de retrouver bientôt un peu de fraîcheur et une eau plus froide. On verra ça après Gibraltar... »
Christopher Pratt – DCNS :
« Nous sommes frustrés par le résultat des deux premières étapes de l'Istanbul Europa Race, mais nous sommes passés à autre chose. Cette régate à Barcelone était sympa et a permis de rester dans le rythme. On en a profité aussi pour régler quelques détails avant la dernière étape qui nous motive. La prochaine arrivée pour nous est Gibraltar avant l'Atlantique dans lequel DCNS sera plus à l'aise. En tout cas, moi, je m'éclate à naviguer sur ce bateau. »
Il y a 955 jours
Sam 12 Sept : L'Istanbul Europa Race fait le show à Barcelone
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Jeu 10 Sept : Barcelone l'Européenne à la « Bel » heure de la course au large
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