Jacques Vapillon ®
Si les Trophées organisés à chaque étape de l'Istanbul Europa Race n'ont aucune incidence sur la victoire finale et prennent sur le papier des allures de simple exhibition, dans les faits, il serait mal connaître les équipages en lice que d'imaginer qu'ils puissent baisser la garde. Enjeu sportif ou pas, en effectif de cinq ou dix personnes, les motivations restent les mêmes ; être les plus rapides et l'emporter sur la concurrence. Après Istanbul et Nice, Barcelone n'aura donc pas échappé à la règle, voyant s'affronter devant la plage six équipes bien décidées à dominer les débats. A ce jeu là, Kito de Pavant signe le meilleur temps sur le parcours catalan avec un chrono moyen de 12,15 nœuds sur le parcours long de 1,39 mille. Enregistré comme étant le plus rapide de la journée, Groupe Bel signe ainsi une troisième victoire d'affilée après le Trophée de Nice et la deuxième étape et enfonce le clou avant la dernière manche. Jérémie Beyou, suppléant pour l'occasion Michel Desjoyeaux, et ses co-équipiers ont affiché la meilleure régularité et s'offrent également le deuxième meilleur chrono à égalité avec les espagnols de 1876. Manifestement appliqués à tenir leur rang de candidats à la victoire finale en l'absence de leur skipper, les hommes du « Professeur » ont été plus qu'à la hauteur. Derrière, avec des moyennes très honorables, Paprec Virbac 2, DCNS et Veolia Environnement ont eux aussi fait montre du beau potentiel de leurs monocoques.
Relâche avant la reprise des hostilités
Le repos dominical sera respecté demain sur l'Istanbul Europa Race, laissant aux marins la possibilité de préparer le dernier acte et de profiter une dernière fois des joyaux architecturaux et de l'ambiance de Barcelone. Lundi à midi, les six équipages ont rendez-vous avec la dernière étape qui marquera leur retour en Atlantique. Avec trois prétendants à la victoire à égalité de points, la chevauchée vers Brest s'annonce passionnante. Avec ses 1 900 milles, elle sera la plus longue de l'épreuve et fatalement la plus impitoyable...
Résultats du Trophée de Barcelone
1 – Kito de Pavant sur Groupe Bel avec une moyenne de 12,15 nœuds
2 – Guillermo Altadill sur 1876 avec une moyenne de 11,4 nœuds
3 – Jérémie Beyou sur Foncia avec une vitesse moyenne de 11,4 nœuds
4 - Jean-Pierre Dick sur Paprec Virbac 2 avec une vitesse moyenne de 11,24 nœuds
5 – Marc Thiercelin sur DCNS avec une vitesse moyenne de 10,13 nœuds
6 – Roland Jourdain sur Veolia Environnement avec une vitesse moyenne de 9,75 nœuds.
Ils ont dit :
Roland Jourdain – Veolia Environnement :
« Le principal aujourd'hui était de donner du plaisir et le spectacle a été chouette. Il faut quand même se méfier au cours de cette escale à Barcelone, ne pas baisser le rythme. Une partie de l'équipage travaille le bateau, Jean-Luc Nélias le fichier météo et moi je cogite. Disons, je gère la boutique. Cette escale est la bienvenue parce que le rythme est soutenu depuis Istanbul. Pour ma part, j'ai atteint ma limite de soleil et je suis content de retrouver bientôt un peu de fraîcheur et une eau plus froide. On verra ça après Gibraltar... »
Alex Pella - Paprec-Virbac 2 :
« C'est un grand plaisir de tirer des bords avec des super bateaux au large de ma ville. J'en ai ressenti une émotion phénoménale. On a fait des runs avec nos invités, l'objectif principal était de leur faire plaisir, ainsi qu'aux gens venus nous voir sur un bateau accompagnateur. On voit qu'à Barcelone, de gros efforts sont fournis par la Fondation (FNOB) pour contenter les sponsors et faire de la ville une référence des courses au large. »
Kito De Pavant – Groupe Bel :
« Il faut que je sois original... J'ai souvent dit depuis Istanbul que ce bateau va vite. Et ce n'est pourtant pas très original de dire qu'aujourd'hui le principal était de donner du plaisir. Je sais que c'était vrai pour tout le monde. »
Jérémie Beyou – Foncia :
« Ca n'a pas été simple de régater car il n'y avait pas beaucoup de vent. Une fois sur l'eau, ce n'était même pas l'instinct de compétition qui nous guidait mais l'envie naturelle de faire avancer le bateau le plus vite possible et de le régler en conséquence. A bord de Foncia, personne n'apprécie que le bateau se traîne. Il ne faut pas oublier que c'était une journée ludique, qui s'est déroulée selon une formule conviviale. Cela nous a permis de partager notre passion de la voile et d'expliquer aux gens qui étaient à bord comment tout cela fonctionne. Etre en short et en t-shirt face à la ville de Barcelone, c'est assez magique. On a bien vu que nos invités étaient contents d'être là. En l'absence de Michel (Desjoyeaux, parti en France disputer le Trophée Clairefontaine), nous avons essayé d'être à la hauteur du bateau et du travail que fournit tout au long de l'année l'équipe technique. Quand la possibilité nous est offerte de naviguer sur un bateau comme celui là, il est hors de question de le faire en dilettante! »
Christopher Pratt – DCNS :
« Nous sommes frustrés par le résultat des deux premières étapes mais nous sommes passés à autre chose. Cette régate à Barcelone était sympa et a permis de rester dans le rythme. On en a profité aussi pour régler quelques détails avant la dernière étape qui nous motive. La prochaine arrivée pour nous est Gibraltar avant l'Atlantique dans lequel DCNS sera plus à l'aise. En tout cas, moi, je m'éclate à naviguer sur ce bateau. »
Guillermo Altadill – 1876 :
« Il n'y a pas de régate pour le fun et des régates sérieuses. Dès l'instant où il y a une ligne d'arrivée, on prend le départ pour gagner. C'est d'autant plus vrai que nous naviguions chez nous aujourd'hui, devant nos partenaires et nos amis. »