Jacques Vapillon ®
Du côté du classement général, le scénario de la deuxième étape a redistribué les cartes de manière très équitable, mettant à égalité de points trois bateaux parmi les plus redoutables de la flotte Imoca. Ainsi, à mi-course et alors qu'il ne reste qu'une étape, Guillermo Altadill (1876), Michel Desjoyeaux (Foncia) et Kito de Pavant (Groupe Bel) affichent-ils tous les trois dix points au compteur. Avec cinq points chacun, Jean-Pierre Dick (Paprec Virbac 2) et Roland Jourdain (Veolia Environnement) sont à la lutte pour la quatrième place. Autant dire que si pour tous l'étape qui mettra les voiles de Barcelone le 14 septembre à destination de Brest, sera celle de la dernière chance, elle aura de quoi tenir en haleine jusque dans les derniers milles. Mais avant ce match à élimination directe, la Catalogne s'offre pour quatre jours aux marins.
Ils ont dit :
Michel Desjoyeaux (Foncia) – Deuxième de l'étape Nice/Barcelone :
« Si je dois résumer cette régate, je dirais que nous avons pris un super départ, ce qui n'est vraiment pas habituel. C'est bien je progresse encore à mon âge... Nous avons maintenu une bonne vitesse et puis en soirée, sous spi, Groupe Bel nous a passé. Puis 1876 avant Minorque sur un choix de bord. Guillermo Altadill a fait l'erreur de ne pas vouloir rester avec nous et finalement je l'ai passé exactement comme il l'avait fait au cours de la première étape au-dessus du Cap Corse. Nous sommes quittes. C'est quand même génial de trouver trois bateaux ex-aequo avant la dernière étape. J'imagine que ce ne sera pas simple de sortir de la Méditerranée et d'atteindre le Cap Saint-Vincent. J'apprends à me méfier de cette mer-là. Ensuite, dans l'Atlantique, nous aurons des prévisions plus fiables et des systèmes plus grands. On me dit que Groupe Bel est le bateau à battre mais je ne le crois pas, même s'il va vite au portant. Moi je constate qu'après le départ de Nice, Foncia était LE plus rapide ! »
Guillermo Altadill (1876) - Troisième de l'étape :
« Les trois bateaux de tête ont les mêmes capacités de vitesse. Nos décisions tactiques sont par conséquent un peu dépendantes de la chance. Elle nous avait souri lors de la première étape. Moins cette fois mais nous avons tenté le tout pour le tout. Près de Minorque, nous étions en tête à tête avec Foncia pour la deuxième place mais ce que nous voulions, c'était terminer premiers. Pour y arriver nous avons opéré un décalage de 8 milles. C'est un risque que nous avons pris pour rattraper Groupe Bel mais nous avons péché par excès de confiance. C'est ça, le sport. Je suis content d'avoir essayé. Maintenant, le premier de nous trois qui arrive à Brest gagnera la course, c'est formidable ! Je vais d'abord me reposer un peu à la maison que j'ai tout près de Barcelone ».
Roland Jourdain (Veolia Environnement) - Quatrième de l'étape :
« C'était mieux au cours de cette étape parce que nous sommes restés au contact, nous ne sommes pas tombés dans le piège mais la mention est "peut mieux faire". Il nous manque un petit quelque chose, un peu de vitesse pure. Dans ce registre, Groupe Bel nous a donné une leçon. Veolia Environnement est le grand père de la flotte et pour faire un coup, il lui faut un brin de réussite. La vitesse rend intelligent et pour compenser ce qui nous manque, on va tenter des trucs tarabiscotés qui ne paient pas. Pour la troisième étape, il va nous falloir attendre le "redépart" de Gibraltar en espérant une bonne brise qui nous porte jusqu'à Brest. En attendant, nous sommes quatre jours à Barcelone et comme l'équipage est bien rodé, chacun sait ce qu'il a à faire. Dans tous les domaines. »
Jean-Pierre Dick (Paprec Virbac 2) - Cinquième de l'étape :
« C'est difficile pour nous. Nous sommes descendus sous spi pour arriver 4ème près de Minorque. Il nous a sûrement manqué de la vitesse par rapport aux premiers. Une brise thermique s'est établie au large et il fallait passer ras la terre comme l'a fait Veolia. C'est là où se situe la différence entre nous. La cinquième place n'est pas glorifiante mais nous sommes contents de revenir à Barcelone, la ville qui nous a accueillis pour la Barcelona World Race. Il était plus important pour nous de gagner un Tour du monde que l'Istanbul Europa Race qui est une épreuve de passation du bateau. Mais quand même, on arrive quasiment quatre heures après Groupe Bel, ça fait beaucoup sur une course de moins de 48 heures. Je présume que certains bateaux sont mieux que le nôtre pour des conditions de petit temps. Je pense que l'Atlantique sera un endroit d'expression plus favorable pour mon bateau. »
Alex Pella (Paprec Virbac 2 ) - Cinquième de l'étape :
« C'est une émotion de revenir dans ma ville où je n'ai pas mis les pieds depuis six mois car j'étais en Bretagne, à Lorient, pour préparer le bateau", s'est exclamé le Barcelonais originaire du quartier Les Corts où se situe le Camp Nou, le fameux stade du Barça. "Notre place ici à l'arrivée n'est pas superbe. On a fait des erreurs mais il faut l'accepter. On est restés scotchés au sud de Minorque. Le bateau n'est pas vraiment configuré pour la Méditerranée. Il sera plus performant dans l'Atlantique. Je vais profiter de l'escale à Barcelone pour rendre visite à ma famille que je n'ai pas vue depuis longtemps, pour me reposer et éventuellement pour faire aussi un peu la fiesta. »
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