Jacques Vapillon ®
Dans le sillage des vainqueurs et jusqu'au début de l'après-midi de ce dimanche, les équipages de Michel Desjoyeaux (Foncia), Kito de Pavant (Groupe Bel), Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2) et Roland Jourdain (Veolia Environnement) se sont tour à tour succédés sur la ligne d'arrivée en baie des Anges. Seul manque encore à l'appel celui de Marc Thiercelin (DCNS), malmené dans les vents évanescents de la Méditerranée. Il est attendu demain lundi, sur les coups de midi pour être accueilli comme il se doit à l'issue d'un premier parcours de grand Tour de l'Europe, qui n'a pas fait mentir son niveau d'exigence...
Le rideau est enfin tombé à l'issue de la première étape partie samedi 29 août de la magique cité d'Istanbul. Il consacre les Espagnols de 1878, auteurs d'une superbe navigation, riche de belles promesses pour la voile internationale et la course au large.
Plateau de qualité et sacrée Méditerranée
Première confrontation, première victoire ! Autant dire que la formule des hommes de Guillermo Altadill, qui se sont imposés, dans les derniers milles, au nez et à l'étrave de Foncia, le bateau vainqueur du Vendée Globe (excusez du peu !) risque de marquer les esprits. Et de faire date dans une série marquée historiquement par une grande domination française. Quoi qu'il en soit, le dénouement du premier acte de l'Istanbul Europa Race, à l'issue d'une course aux rebondissements incessants depuis le départ en mer de Marmara, souffle le meilleur pour la suite jusqu'à Brest en passant par Barcelone. Preuve est faite que le plateau réuni pour cette première édition se distingue déjà pour son niveau de qualité. Quant à la Méditerranée, elle s'est révélée à la hauteur de sa réputation : aussi majestueuse que capricieuse, aussi envoûtante qu'éreintante pour des marins plus rompus à l'art de la course océanique.
Trophée de Nice : le show sur l'eau
Pour autant, parmi les gagnants comme les perdants, aucun n'a boudé son plaisir d'y goûter et d'y se mesurer dans le vif de la compétition. Guillermo Altadill, tout comme les Bretons Michel Desjoyeaux et Roland Jourdain, ou encore les Méditerranéens Kito de Pavant et Jean-Pierre Dick, tous avouent s'être régalés - pour le meilleur comme le pire - sur des eaux imprévisibles chargées de mythes et d'histoire. Beau joueur, Jean-Pierre Dick, qui a pourtant vu, hier, ses espoirs de victoire s'envoler en fumée dans les calmes lancinants non loin des côtes où il a forgé son tempérament de navigateur-compétiteur, lui rend un bel hommage. Arrivé en 4è position, celui qui parcourt depuis avec succès et réussite tous les océans du monde a d'ailleurs été accueilli en héro, et comme il se doit, par le public niçois et Christian Estrosi, ministre de l'industrie et maire de la ville.
La foule ne s'y est pas trompée, venue en nombre sur les pontons pour applaudir « JP », admirer les 60 pieds Open et saluer les marins qui les mènent avec courage et passion. Elle est d'ailleurs attendue, demain midi, pour assister au Trophée de Nice au cours duquel les bateaux, en escale avant de mettre le cap mardi pour Barcelone, se mesureront dans une série de runs. Les monocoques promettent de faire le show sur l'eau et d'animer la baie des Anges. A ne pas manquer !
Temps de course de Paprec Virbac 2 : 7 jours 23 heures et 28 minutes
Temps de course de Veolia Environnement : 8 jours de mer 3 heures et 29 minutes
Ils ont dit
Jean-Pierre Dick :
« Cela n'a vraiment pas été une semaine facile, mais cela a été une belle semaine. Après sept jours de petit temps et de pétole, nous avions touché beaucoup de vent au large de Bonifacio et nous avions réussi à nous repositionner à 4 milles du leader de la flotte. Et puis nous sommes retombés dans un trou d'air, nous y sommes restés pendant 7 heures. Cela nous a mis les nerfs à vif de nous retrouver comme des idiots, sans pouvoir bouger. Cela a été difficile à admettre, mais avec le temps je me souviens surtout d'images superbes au cours d'une semaine qui nous a fait visiter cette route qui est celle de l'histoire de l'humanité. Nous avons vécu une Odyssée. »
Roland Jourdain :
« Je plains quand même les Grecs et les Phéniciens pour leur trafic commercial car les marchandises ne devaient pas être livrées à l'heure ! Ils devaient être très forts les gars ! Pour une petite erreur stratégique, ils nous a fallu ramer. Et dans la série « on ne prête qu'aux riches », c'est évidemment reparti par devant. Le parcours, qui nous a emmenés dans des endroits où on navigue pas souvent reste super intéressant : les Dardanelles, on s'en souviendra longtemps ; les îles grecques à tricoter avec les autres bateaux ensemble, c'était génial ; avec le manque de vent, c'était aussi magnifique de voir les daurades coryphènes se balader autour du bateau. Et mes camarades sont sympathiques... Dans l'équipage, tout le monde est resté concentré, motivé... avec de la bonne humeur dans des moments où ce n'est pas toujours facile. Pour Barcelone, j'espère que la roue va tourner. Là, on a normalement pris la dose de pétole valable d'un navigateur professionnel pour deux ans au moins ! »
Il y a 961 jours
Dim 6 Sept : Foncia et Groupe Bel complètent le podium à Nice
Avec l'arrivée de Foncia et Groupe Bel à Nice, le podium de la première étape de l'Istanbul Europa Race affiche complet. Pointés respectivement 1 heures 05 minutes 39 secondes et 2 heures 05 minutes 04 secondes après les premiers, les équipages de Michel Desjoyeaux et Kito de Pavant, viennent une fois encore démontrer l'extrême homogénéité du niveau des forces en présence. Ce trio de tête met à l'honneur les trois leaders successifs qui se sont disputés les honneurs entre Istanbul et la Baie des Anges. Après sept jours de course, il aura donc fallu attendre la dernière ligne droite pour voir la victoire de 1876, coiffant sur le fil le vainqueur du Vendée Globe resté piégé dans une bulle sans vent. Avec cette troisième place à Nice, Kito de Pavant garde le sourire qui le caractérise même s'il admet que la réussite lui aura un peu manqué. Il y aura de la revanche dans l'air dès mardi pour la deuxième étape vers Barcelone.
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Il y a 962 jours
Sam 5 Sept : L'assaut final est lancé !
A moins de 100 milles de l'arrivée de la première étape de l'Istanbul Europa Race, jamais l'issue n'a été aussi incertaine. Si sur le papier, Michel Desjoyeaux et ses hommes ont pris une sérieuse option pour la victoire dans la baie des Anges, les nombreux rebondissements venus rythmés cet acte disputé entre Istanbul et Nice forcent chacun à rester prudent. Premier au Cap Corse, l'équipage de Foncia tire avantage depuis 24 heures de son décalage à l'Ouest le long des côtes sardes et distance doucement mais sûrement la concurrence. Les prochaines heures vont être placées sous haute tension, autant pour l'actuel leader que ses poursuivants directs, plus ou moins bien lotis pour la dernière ligne droite. Le vainqueur est attendu en milieu de nuit…
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